Sujet de Grenoble, Lyon, 2000.
Réponses
1) Décrivez cinq procédures exactes de résolution de ce problème, dont
trois au moins (que vous préciserez) peuvent apparaître chez des élèves de CM2.
Vous distinguerez ces procédures par les connaissances mathématiques qui permettent
de les justifier.
Il s'agit d'un problème relevant d'une situation de proportionnalité (chaque
carré de chocolat est supposé peser le même poids).
Il est probablement pertinent de prétendre que les élèves vont synthétiser
la situation en utilisant un tableau dit de proportionnalité (cette démarche est
parfois même automatique chez l'élève).
Ce tableau devrait probablement faire intervenir- - soit
le nombre de carrés de chocolat,
- - soit le nombre de colonnes de chocolat,
- - soit le nombre de rangée de chocolat.
Poids
en grammes |
Nombre de
carrés |
200 |
40 |
80 |
? |
|
|
ou |
|
|
|
Poids en grammes |
Nombre de colonnes |
200 |
10 |
80 |
? |
|
|
ou |
|
|
|
Poids en grammes |
Nombre de rangées |
200 |
5 |
80 |
? |
La tâche de l'élève se résumerait donc à remplir un tableau de proportionnalité à
une indéterminée.
I. Dans un premier temps, nous supposerons que l'élève utilise le nombre de carrés de
chocolat (et non le nombre de colonnes ou le nombre de rangées).
I.i. Procédure utilisant le coefficient de proportionnalité
(hors des programmes de 2002).
Dans cette situation, le poids est proportionnel au nombre de carrés de chocolat.
Le poids en grammes divisé par 5 (5 est obtenu en posant l'opération à trou
200 : ? = 40 et peut être résolue par tâtonnement, ou en calculant 200 : 40 = 20 : 4 = 5 ou encore par la
division euclidienne DE(200,40) qui est une division exacte dans ce cas) donne le
nombre de carrés de chocolat. Ainsi, le nombre de carrés de chocolat pesant 80 g est
donné par 80 : 5 = 16 (le résultat de 80 : 5
peut être trouvé par tâtonnement, ou en résolvant l'opération à trou
5 x ? = 80 par tâtonnement, ou par 80 : 5 = (80 : 10)
x 2 = 8 x 2 = 16 ou encore par la division euclidienne
DE(80,5) qui est une division exacte dans ce cas).
I.ii. Procédure utilisant le passage à l'unité (au programme de 2002).
Dans cette situation, le poids est proportionnel au nombre de carrés de chocolat. Si 40 carrés pèsent 200 g,
alors
1 carré pèse 200 : 40 = 5 g (le résultat de 200 : 40 peut être
trouvé par tâtonnement, ou en résolvant l'opération à trou 40 x ? =
200 par tâtonnement, ou par 200 : 40 = 20 : 4 = 5 ou encore par la division
euclidienne DE(200,40) qui est une division
exacte dans ce cas).
Et si 1 carré pèse 5 g, on obtient
80 g avec 80 : 5 = 16 carrés de chocolat (le résultat de 80 : 5
peut être trouvé par tâtonnement, ou en résolvant l'opération à trou 5 x ? = 80
par tâtonnement, ou par 80 : 5 = (80 : 10) x 2 =
8 x 2 = 16 ou encore par la division euclidienne DE(80,5) qui est une division
exacte dans ce cas).
I.iii : Procédure utilisant les propriétés de linéarité (au programme de 2002).
Dans cette situation, le poids est proportionnel au nombre de carrés de chocolat.
Par exemple : 200 g pour 40 carrés, c'est aussi 100 (= 200/2) g pour 20 (= 40/2)
carrés ou 20 (= 200/10) g pour 4 (= 40/10) carrés, puis
80 (= 100 - 20) g pour 16 (= 20 - 4) carrés.
Remarques : les procédures utilisant les propriétés de linéarité (tantôt additive, tantôt
multiplicative) ne sont pas favorisées par les valeurs choisies :
- a) dans 200 = 2,5 x 80, 2,5 est difficile à manipuler
car décimal non entier.
- b) les relations 200 = 80 + 80 + 80/2, 80 = 200/2 - 200/10, ... ne sont
pas évidentes à trouver.
Remarque concernant les procédures graphiques : les procédures utilisant un graphique ne sont pas favorisées
car rien ne suggère le tracé d'un graphique et la représentation d'une situation de
proportionnalité à l'aide d'un graphique est loin d'être automatisée chez l'élève.
Nous plaçons sur le graphique les deux points A de coordonnées (0,0) et
B de coordonnées (40,200). On trace ensuite la droite (AB) (ou le
segment [AB]) qui représente la situation de proportionnalité
(car la représentation graphique d'une fonction linéaire est une droite
passant par l'origine).
Graphiquement, nous trouvons 16 carrés de chocolat pour un poids de 80 g (nous
avons tracé la droite "horizontale" correspondant à un poids de 80 g).
Nous pouvons vérifier ce résultat par n'importe quelle autre procédure.
Remarque concernant le calcul direct de la quatrième indéterminée :
la procédure par la règle de trois ou par le produit en croix
ne sont pas enseignées au CM2 ; on leur préfère une procédures utilisant les
rapports égaux qui permettent de donner du sens à la situation.
II. Dans un deuxième temps, nous supposerons que l'élève utilise le nombre de colonnes de
chocolat (et non le nombre de carrés ou le nombre de rangées).
II.i. Procédure utilisant le coefficient de proportionnalité (hors des programmes de 2002). Dans cette situation, le poids est
proportionnel au nombre de colonnes de chocolat. Le poids en gramme divisé par 20
(20 est obtenu en posant l'opération à trou 200 : ? = 10 et peut être
résolue par tâtonnement, ou en calculant 200 : 10 = 20 (règle des 0)) donne le nombre de
colonnes de chocolat. Ainsi, le nombre de colonnes de chocolat pesant 80 g est donné par
80 : 20 = 4 (le résultat de 80 : 20 peut être trouvé par tâtonnement, ou
en résolvant l'opération à trou 20 x ? = 80
par tâtonnement, ou par 80 : 20 = 8 : 2 = 4).
II.ii. Procédure utilisant le passage à l'unité (au programme de 2002). Dans cette situation, le poids est
proportionnel au nombre de colonnes de chocolat. Si 10 colonnes pèsent 200 g,
alors
1 colonne pèse 200 : 10 = 20 g (le résultat de 200 : 10 peut être
trouvé par tâtonnement, ou en résolvant l'opération à trou 10 x ? =
200 par tâtonnement,ou par 200 : 10 = 20 (règle des 0)).
Et si 1 colonne pèse 20 g, on obtient
80 g avec 80 : 20 = 4 colonnes de chocolat (le résultat de 80 : 20
peut être trouvé par tâtonnement, ou en résolvant l'opération à trou 20 x ? = 80
par tâtonnement, ou par 80 : 20 = 8 : 2 = 4).
II.iii : Procédure utilisant les propriétés de linéarité (au programme de 2002).
Dans cette situation, le poids est proportionnel au nombre de colonnes de chocolat.
Par exemple : 200 g pour 10 colonnes, c'est aussi 100 (= 200/2) g pour 5 (= 10/2)
colonnes ou 20 (= 200/10) g pour 1 (= 10/10) colonne, puis
80 (= 100 - 20) g pour 4 (= 5 - 1) colonnes.
Remarques : les procédures utilisant les propriétés de linéarité (tantôt additive, tantôt
multiplicative) ne sont pas favorisées par les valeurs choisies :
- a) dans 200 = 2,5 x 80, 2,5 est difficile à manipuler
car décimal non entier.
- b) les relations 200 = 80 + 80 + 80/2, 80 = 200/2 - 200/10, ... ne sont
pas évidentes à trouver.
III. Dans un troisième et dernier temps, nous supposerons que l'élève utilise le nombre de
rangées de chocolat (et non le nombre de carrés ou le nombre de colonnes).
Remarques : le choix des nombres ne facilite pas une procédure utilisant le nombre de rangées de
chocolat, car le résultat de 1,6 rangées est non seulement difficile à obtenir
(car les calculs utilisent des décimaux non entiers), mais encore
difficile à interpréter.
2) Analysez les productions de chacun des trois élèves (procédures, erreurs).
Bilel utilise une procédure de type I.b). Il recherche probablement
le poids d'un carré de chocolat en recherchant par tâtonnement (essai avec 1 carré
pour 10 g, puis 1 carré pour 5 g) le nombre tel que multiplié par
40, cela donne 200. Bilel ne commet
pas d'erreur.
Fayçal considère que la moitié de la tablette pèse 100 g et il tranche
mentalement la tablette pour qu'il ne reste que 5 colonnes). Ensuite, il continue à travailler
en considérant les colonnes, mais se trompe et considère qu'une colonne pèse
10 g (au lieu de 20 g) et retire par conséquent 2 colonnes (au lieu d'une)
pour qu'il ne subsiste que les 80 g requis. L'erreur de Fayçal (concernant
le poids d'une colonne) peut provenir d'une erreur
de calcul.
Julie sait effectuer une division pour obtenir un quotient décimal (dans le cas
où la division est exacte) en utilisant l'algorithme d'Euclide (ce qui est au programme de sixième). Cependant, elle
interprète mal le quotient décimal de 2,5 et considère qu'il s'agit du nombre de
colonnes (au lieu du rapport dans la propriété des rapports égaux). Julie effectue donc un calcul
qui pourrait être en lien avec la situation, mais elle ne comprend pas ce lien.
Remarque : Julie
utilise (pour calculer son quotient décimal) deux multiplications qui sont posées en
colonne (l'une pour 20 x 8, l'autre pour 5 x
80 = (4 + 1) x 80 = 4 x 80 + 80 = 320 + 80 = 400).