- Solution : le
parallélogramme de Varignon
1. Montrer que IJKL est un
parallélogramme.
Je vais utiliser le théorème de la
droite des milieux ...
Je commence par la figure.
Dans l'animation ci-dessous, les points A, B, C et D
sont mobiles.
Dans le triangle ABC, I est milieu
du segment [AB] et J est milieu du segment [BC].
D'après le théorème de la droite des milieux, les
droites (AC) et (IJ) sont parallèles(1)
et IJ = AC/2(5).
De même, les droites (BD) et (JK) sont
parallèles(2) et JK = BD/2(6)
; les droites (CA) et (KL) sont parallèles(3)
et KL = CA/2(7) ; les droites (DB)
et (LI) sont parallèles(4) et LI
= DB/2(8).
D'après (1) et (3),
je tire que les droites (IJ) et (KL) sont
parallèles (toutes deux
parallèles à la droite (AC)).
De même, d'après (2) et (4),
je tire que les droites (JK) et (LI) sont
parallèles (toutes deux
parallèles à la droite (BD)).
Par suite, le
quadrilatère IJKL est un parallélogramme
(ses côtés opposés sont parallèles).
2.a) Quelle condition nécessaire et
suffisante donner (sur les diagonales du quadrilatère ABCD)
pour que le quadrilatère IJKL soit un rectangle ?
Je vais d'abord supposer que le
quadrilatère IJKL est un rectangle et voir ce qui
découle comme propriété pour les diagonales.
Si IJKL est un rectangle, alors les
droites (IJ) et (JK) sont perpendiculaires.
Mais, d'après (1),
les droites (AC) et (IJ) sont parallèles, donc
les droites (AC) et (JK) sont perpendiculaires
(théorème de composition de parallélisme et de
perpendicularité).
De même, d'après (2),
les droites (BD) et (JK) sont parallèles, donc
les droites (AC) et (BD) sont perpendiculaires
(théorème de composition de parallélisme et de
perpendicularité).
Conclusion : si IJKL est un rectangle,
alors les diagonales du quadrilatère ABCD
sont perpendiculaires.
Réciproquement, si les diagonales du
quadrilatère ABCD sont perpendiculaires, alors les
droites (AC) et (BD) sont perpendiculaires.
Mais, d'après (1),
les droites (AC) et (IJ) sont parallèles, et comme
les droites (AC) et (BD) sont perpendiculaires, il vient que
les droites (IJ) et (BD) sont perpendiculaires
(théorème de composition de parallélisme et de
perpendicularité).
Ensuite, d'après (2),
les droites (BD) et (JK) sont parallèles, et comme
les droites (IJ) et (BD) sont perpendiculaires, il vient que
les droites (IJ) et (JK) sont perpendiculaires
(théorème de composition de parallélisme et de
perpendicularité).
Le parallélogramme IJKL
(c'est un parallélogramme d'après la question 1) a donc deux
côtés perpendiculaires et est,
par conséquent, un rectangle.
Dans l'animation ci-dessous, les points A, B, C et D
sont mobiles.
2.b) Quelle condition nécessaire et
suffisante donner (sur les diagonales du quadrilatère ABCD)
pour que le quadrilatère IJKL soit un losange ?
Je vais d'abord supposer que le
quadrilatère IJKL est un losange et voir ce qui
découle comme propriété pour les diagonales.
Si IJKL est un losange, alors IJ = JK.
Mais, d'après (5), IJ = AC/2
donc JK = AC/2.
De même, d'après (6), JK =
BD/2 donc BD/2 = AC/2, puis AC = BD.
Conclusion : si IJKL est un losange, alors les diagonales du quadrilatère ABCD
sont de même longueur.
Réciproquement, si les diagonales du
quadrilatère ABCD sont de même longueur, alors AC
= BD.
Mais, d'après (5), IJ = AC/2
donc IJ = BD/2.
De même, d'après (6), JK =
BD/2 donc IJ = JK.
Le parallélogramme IJKL
(c'est un parallélogramme d'après la question 1) a donc
deux côtés consécutifs de même longueur et est, par conséquent, un losange.
Dans l'animation ci-dessous, les points A, B, C et D
sont mobiles.
2.c) Quelle condition nécessaire et
suffisante donner (sur les diagonales du quadrilatère ABCD)
pour que le quadrilatère IJKL soit un carré ?
Il s'agit de bien résumer ce que je sais
déjà.
Si IJKL est un carré, alors IJKL
est un rectangle et donc les diagonales du quadrilatère ABCD
sont perpendiculaires, mais est également un
losange et donc les diagonales du quadrilatère ABCD sont
de même longueur.
Ainsi, si IJKL est un carré, alors les
diagonales du quadrilatère ABCD
sont perpendiculaires et de même longueur.
Réciproquement, si les diagonales du
quadrilatère ABCD sont perpendiculaires et de même
longueur, alors IJKL est un rectangle (car les diagonales du
quadrilatère ABCD sont perpendiculaires), mais
également un losange (car les diagonales du quadrilatère ABCD
sont de même longueur). Le
quadrilatère IJKL est un rectangle et un losange
et est, par conséquent, un carré.
Dans l'animation ci-dessous, les points O, C et D
sont mobiles.
3. Soit IJKL un parallélogramme non
aplati. Soit A un point du plan. Soit B tel que I
soit milieu de [AB]. Soit C tel que J soit
milieu de [BC]. Soit D tel que K soit milieu de
[CD]. Soit A' tel que L soit milieu de [DA'].
Montrer que A = A'.
Cette question n'est pas totalement
indépendante des précédentes.
Il est encore vrai que les droites (AC) et (IJ) sont
parallèles(1) et IJ
= AC/2(5).
De même, il est encore vrai que les droites (BD) et (JK)
sont parallèles(2) et JK = BD/2(6)
; mais, maintenant, ce sont les droites (CA') et (KL)
qui sont parallèles(3') et KL =
CA'/2(7').
Cependant, comme les droites (IJ) et (KL)
sont parallèles (IJKL étant un
parallélogramme), puis les droites (AC) et (A'C)
également (d'après (1)
et (3'), par transitivité du
parallélisme). Or les droites (AC) et (A'C) ont
un point commun, C, donc ces droites sont confondues.
D'autre part, je sais également que IJ
= KL (car IJKL est un parallélogramme), puis AC/2
= IJ = KL = A'C/2 (d'après (5)
et (7')), et AC = A'C.
A et A' sont équidistants de C et sont
sur une même droite, donc - a) soit A =
A' (c'est effectivement le cas) ;
- b) soit A et A' sont symétriques par
rapport à C [ce cas est effectivement impossible, car en
utilisant la réciproque de la formulation forte du
théorème de Thalès -avec trois rapports
égaux AI/A'L = AB/A'D = IB/LD-, j'obtiendrais que les
droites (AA'), (IL) et (BD) sont
parallèles, mais comme les droites (AA') et (AC)
sont confondues, je pourrais déduire que les diagonales (AC)
et (BD) du quadrilatère ABCD sont
parallèles (par transitivité du parallélisme),
puis que le quadrilatère ABCD est aplati, puis que IJKL
est aplati également (remarque : on pourrait traiter
algébriquement le cas du parallélogramme IJKL
aplati, mais c'est inutile ici)].
Donc, A = A'.
Note : en utilisant une version algébrique
du théorème de Thalès (que nous ne verrons pas !),
c'était plus direct et n'utilisait pas l'hypothèse "IJKL
non aplati".