Sujet de Lille, 1999.
Réponses
1a) Donnez trois stratégies de résolution que les enfants peuvent essayer
de mettre en oeuvre à cette époque de l'année pour résoudre le problème posé.
A. Des procédures de dénombrement ...
Aa) par comptage un à un des deux collections puis en comparant les nombres
associés aux cardinaux des collections. L'élève doit pouvoir compter jusque 60 (environ)
et organiser son comptage pour s'assurer de ne pas oublier d'objet ou encore
ne pas compter deux fois le même objet. Ensuite, il doit être capable de comparer
des entiers naturels, soit directement, soit en utilisant un support comme la bande
numérique. Cette procédure est difficile pour des élèves de CP qui ne maîtrisent
probablement pas la comptine jusque 60.
Ab) par comptage en utilisant des paquets puis en comparant les cardinaux des
collections donnés sous forme de paquets. En prenant l'exemple des paquets de 5,
l'élève doit, pour chacune des collections, constituer le maximum de paquets de 5
puis pouvoir comparer les cardinaux des collections en comparant d'abord le nombre de
paquets de 5, puis le nombre d'objets restants (si nécessaire).
Il est peu probable que les élèves de CP soient à même de procéder ainsi
à cette période de l'année.
B. Des procédures par mise en correspondance des deux collections ...
Ba) terme à terme. L'élève doit pouvoir mettre en correspondance une bûchette
et un cube jusqu'à épuisement de l'une des deux collections, la collection la plus
importante (en cardinalité) étant celle qui n'a pas pu être épuisée (évidemment si les
collections de départ ne sont pas équipotentes). La mise en correspondance
peut, par exemple, être exécutée de part et d'autre du trait, en vis à vis, un à un
ou encore par des actions simultanées des enfants sur chacune des deux collections.
Cette procédure est probable et, étant sûre, devrait occasionner peu d'erreur.
Bb) paquet par paquet (les paquets n'ont pas besoin d'être équipotents).
L'élève met en correspondance un même nombre de bûchettes que de cubes, et recommence
jusqu'à épuisement de l'une des deux collections, la collection la plus
importante (en cardinalité) étant celle qui n'a pas pu être épuisée (évidemment si les
collections de départ ne sont pas équipotentes). La mise en correspondance
peut par exemple être exécutée de part et d'autre du trait, en vis à vis, paquet par
paquet ou encore par des actions simultanées des enfants sur chacune des deux collections.
Cette procédure est probable et, étant sûre, devrait occasionner peu d'erreur.
De plus, c'est la procédure visée par le maître.
1b) Identifiez trois des variables didactiques de la situation, et expliquez les
choix faits par le maître en fonction de son attention.
La taille relative des deux collections. Lorsque les collections ont des effectifs
fort distincts, la perception visuelle peut suffire pour conclure. Le maître,
en proposant deux collections contenant une soixantaine d'objets, évite le recours
à la perception visuelle [la perception visuelle n'est pas la procédure visée].
Le nombre d'objet de chacune des collections. Plus la taille des collections
est grande, plus le comptage est difficile. Le maître a ici proposé des collections
contenant une soixantaine d'objets rendant le comptage difficile [le comptage n'est pas
la procédure visée] (la comptine numérique est encore en cours d'acquisition par
la majorité des élèves de CP à cette époque de l'année).
La possibilité de manipuler simultanément les deux collections. Sans pouvoir
manipuler simultanément les collections, l'élève aurait plutôt besoin de passer
par une procédure de dénombrement (codage de la quantité d'éléments dans la collection).
Le maître a ici permis le déplacement des objets collectés
et donc permis les procédures par correspondance [dont la procédure
par mise en correspondance des paquets qui est visée].
1c) Proposez une gestion possible de la séance en distinguant les étapes
essentielles que vous envisagez et en indiquant les interventions éventuelles
du maître.
Première phase (individuelle) : d'appropriation du problème.
L'élève prend conscience des consignes.
Le maître doit laisser suffisamment de temps aux élèves pour qu'ils puissent
comprendre les consignes. Si nécessaire, il soulignera les mots importants
de la consigne.
Deuxième phase (par groupes de quatre) : d'action. Dans cette phase,
les élèves vont
ébaucher diverses procédures pour tenter de répondre au problème posé.
Le maître doit circuler dans les groupes afin de repérer les diverses procédures
apportées par les élèves.
Troisième phase (un représentant par groupe de quatre) : de confrontation.
Dans cette phase, chaque groupe
va proposer la procédure qu'il a retenue. Chaque élève est alors incité
à confronter les diverses propositions. Le maître doit
surtout permettre à chacun des groupes de proposer sa solution, sans commenter.
Quatrième phase (discussion menée avec la classe) : de conclusion.
Le maître mène la discussion
en espérant que la solution attendue soit proposée par les élèves. Le maître va également
comparer les diverses procédures avancées pour
que tous les élèves puissent être convaincus par le fait que la mise en correspondance
par paquets est ici la meilleure procédure. Une trace écrite pourra finaliser
la séance.
2a) Quelle difficulté spécifique présente cette activité par rapport à l'activité
précédente ?
Les élèves ne peuvent plus manipuler les collections. Par conséquent, ils
doivent pouvoir matérialiser les correspondance (par des traits, ...) et les groupes
(en les entourant ou en leur attribuant un code couleur, ...). Le travail écrit
requiert de l'organisation (choisir le nombre d'objets à grouper, ...).
2b) Par rapport aux objectifs du maître, l'exercice d'évaluation proposé vous paraît-il
bien conçu ? Développez deux arguments en référence au document.
Arguments pour ...
Les effectifs dans chacune des collections sont suffisamment proches
pour ne pas permettre la résolution par perception visuelle.
La disposition spatiale des poissons rend difficile la correspondance
terme à terme.
La disposition spatiale des bocaux induit les groupements, que ce soit en ligne,
ou en colonne.
Comme dans l'exemple précédent, les collections
sont séparées par un trait, le but est de comparer des collections, ...
Arguments contre ...
Les objets ne sont plus manipulables et l'espace pour gérer les matérialisation
est assez restreint.
La disposition spatiale des bocaux rend facile le dénombrement.
La formulation de la consigne "chaque poisson aura son bocal" induit
la correspondance terme à terme.
2c) Donner sur les feuilles annexe à rendre avec la copie deux exemples de productions
correspondant aux attentes du maître. Justifiez brièvement en quoi elles sont
conformes à l'attente du maître et en quoi elles diffèrent l'une de l'autre.
Il faut évidemment présenter des copies mettant en oeuvre la correspondance
paquet à paquet.
Première copie ... Travail initial en colonne sur les bocaux : on entoure 10 bocaux
(première colonne) verticalement qu'on lie avec 10 poissons ;
on entoure 10 bocaux (deuxième colonne) verticalement
qu'on lie avec 10 poissons ; on entoure 10 bocaux (troisième colonne)
verticalement qu'on lie avec 10 poissons ;
on entoure les 4 derniers bocaux qu'on lie avec 4 poissons.
Il reste alors
2 poissons. Pour que chaque poisson ait son bocal,
il faut donc rajouter deux bocaux.
NB : On pouvait aussi travailler sur les bocaux en ligne.
Deuxième copie ... Travail initial sur les poissons : on entoure 6 poissons
(relativement bien groupés ; premier paquet) qu'on lie avec 6 bocaux ;
on entoure 6 poissons
(relativement bien groupés ; deuxième paquet) qu'on lie avec 6 bocaux ;
on entoure 6 poissons
(relativement bien groupés ; troisième paquet) qu'on lie avec 6 bocaux ;
on entoure 6 poissons
(relativement bien groupés ; quatrième paquet) qu'on lie avec 6 bocaux ;
on entoure 6 poissons
(relativement bien groupés ; cinquième paquet) qu'on lie avec 6 bocaux ;
on entoure 6 poissons
(les 6 derniers ; sixième paquet) et pour les lier avec 6 bocaux,
on rajoute les 2 bocaux qui manquent.
La différence principale entre les deux procédures est que la première se base sur
un groupement des bocaux (induit par la disposition de ceux-ci), alors que la deuxième
se fonde sur un groupement (systématique) des poissons par paquets équipotents (et où, par
bonheur, il n'y a pas de reste à gérer).
3a) Proposez l'une des solutions que le maître attend des élèves.
Lors de cette deuxième partie, les élèves de CP ont eu le temps de travailler sur la
numération : ils ont sûrement déjà vu le découpage d'un nombre par
"unités" et "dizaines" (et pourquoi pas par "unités", "dizaines" et "centaines").
Ils doivent ici coder les quantités d'objets dans chacune des collections
car les deux collections ne sont plus simultanément visibles ...
Exemple, pour 121 bûchettes et 125 cubes : ils codent le cardinal des
bûchettes par 12 dizaines et 1 unité, puis codent le cardinal des cubes
par 12 dizaines et 5 unités ; ils comparent d'abord les dizaines, qui sont égales puis
sont amenés à comparer les unités qui sont à l'avantage des cubes pour conclure qu'il y
a plus de cubes que de bûchettes.
Exemple, pour 131 bûchettes et 125 cubes : ils codent le cardinal des
bûchettes par 13 dizaines et 1 unité, puis codent le cardinal des cubes
par 12 dizaines et 5 unités ; ils comparent d'abord les dizaines, qui sont
à l'avantage des bûchettes pour conclure qu'il y
a plus de bûchettes que de cubes.
3b) Quelles nouvelles compétences (par rapport aux activités précédentes)
sont travaillées dans cette activité ? Argumentez votre réponse en référence
à l'activité.
Dans cette deuxième partie, les élèves de CP ont eu le temps de travailler sur la
numération : ils ont sûrement déjà vu le découpage d'un nombre par
"unités" et "dizaines" (et pourquoi pas par "unités", "dizaines" et "centaines").
Ils doivent ici coder les quantités d'objets (nombre de dizaines et unités,
la base 10 étant privilégiée) dans chacune des collections
car les deux collections ne sont plus simultanément visibles ... Ensuite, ils doivent
pouvoir raisonner sur les codages écrits (ou mentalisés) pour comparer les deux
cardinaux.