La
géométrie
Denis Vekemans
Maître de conférences au Centre IUFM de Gravelines
La géométrie
dans l'espace
Droites et plans dans l'espace
Droites dans l'espace
- Théorème
Par deux points non confondus passe une unique droite.
- Théorème
Deux droites sont parallèles dans l'espace si elles sont
coplanaires dans P et sont parallèles dans P.
- Théorème
Deux droites sont orthogonales dans l'espace si leurs parallèles
menées par un point donné sont perpendiculaires dans le
plan défini par ces deux droites.
L'énoncé de ce théorème utilise un
théorème quelque peu plus bas.
Plans dans l'espace
- Théorème
Par trois points non alignés et non confondus passe un unique
plan.
- Théorème
Par deux droites sécantes non confondues passe un unique plan.
- Théorème
Deux plans P et P' sont parallèles dans l'espace
si toute droite de P est parallèle à au moins une
droite de P'.
Note : il suffit de le vérifier pour deux droites non
parallèles de P.
- Théorème
Deux plans P et P' sont orthogonaux dans l'espace si P'
contient au moins une droite D qui soit orthogonale à P.
L'énoncé de ce théorème utilise un
théorème quelque peu plus bas.
- Théorème
Une droite D est parallèle à un plan P
dans l'espace si au moins un plan P' contenant D est
parallèle à P.
- Théorème
Une droite D est orthogonale à un plan P dans
l'espace si toute droite de P est orthogonale à D.
Note : il suffit de le vérifier pour deux droites non
parallèles de P.
- Exercice corrigé
Vrai ou faux ? Contre-exemple si faux.
On considère le cube ABCDEFGH.
.
Deux droites parallèles à
une même troisième sont parallèles entre-elles.
Deux droites orthogonales à une
même
troisième sont parallèles entre-elles.
Deux plans parallèles à un
même
troisième sont parallèles entre eux.
Deux plans orthogonaux à un
même troisième
sont parallèles entre eux.
Deux plans parallèles à une
même droite sont
parallèles entre eux.
Deux plans orthogonaux à une
même droite sont
parallèles entre eux.
Deux plans P et P' sont
orthogonaux si toute
droite de P est orthogonale à au moins une droite de P'.
Si P et P' sont deux
plans parallèles, si P''
est un plan qui coupe P sur la droite D et qui coupe P'
sur la droite D' alors D et D' sont
parallèles.
Si P et P' sont deux
plans orthogonaux, si P''
est un plan qui coupe P sur la droite D et qui coupe P'
sur la droite D' alors D et D' sont
perpendiculaires.
Les polyèdres
Définition : Un polyèdre est une figure
géométrique délimitée par des polygones.
Quelques polyèdres usuels : le cube, le
parallélipipède recangle (ou le pavé droit), la
famille des pyramides (plus particulièrement des pyramides
régulères), la famille des prismes (plus
particulièrement des prismes droits), ...
Ils admettent généralement un patron.
On les représente aussi, plus usuellement, en perspective
cavalière.
D'autres figures dans l'espace
Le cylindre ... Il admet un patron. Le cercle de base sera vu comme une
ellipse sur la perspective cavalière.
Le cône ... Il admet un patron. Le cercle de base sera vu comme
une ellipse sur la perspective cavalière.
La sphère ... Elle n'admet pas de patron. Elle sera vue comme
une ellipse (en général, proche du cercle) en perspective
cavalière.
Différents modes de
représentation dans l'espace
Sur quel solide allons-nous
travailler ?
Soit ABCDEFGH un cube de côté mesurant quatre
centimètres.
Les faces de ce solide sont des carrés : ABCD, EFGH,
ABFE, BCGF, CDHG et DAEH.
.
.
Nous considérons alors le solide ACDEFG.
Les faces de ce solide sont des triangles : ACD, EFG, ACF,
DEG, AEF, CFG, CDG et ADE.
.
.
Remarque : nous avons maintenant moins de sommets et plus de
faces.
Travail sur ces solides
L'objectif de ce travail est de calculer la hauteur du deuxième
solide lorsque ce dernier est posé sur le plan (ACF).
Nous allons d'abord montrer que les plans (ACF) et (DEG)
sont parallèles.
Montrons que le plan (ACF) est orthogonal à la droite (BH).
Pour ce faire, nous allons montrer :
- (BH) ┴ (AC). En effet, le plan (BDF) est
orthogonal à
la droite (AC) car tout d'abord (BD) ┴ (AC) (les
diagonales du
carré sont perpendiculaires) et ensuite car (BF) ┴ (AC)
(le plan (ABC) étant orthogonal
à la droite (BF)). Puis, comme (BDF) ┴ (AC), on
déduit (BH) ┴ (AC).
- (BH) ┴ (AF). Nous faisons de même que
précédemment ...
- (BH) ┴ (AC) et (BH) ┴ (AF) induisent directement
que (BH) ┴ (ACF).
Par suite, nous montrons de la même façon que (BH) ┴
(DEG).
Nous avons deux plans qui sont orthogonaux à une même
droite (BH), ils sont donc parallèles et (ACF) //
(DEG).
Nous appelons I le point d'intersection de la droite (BH)
et du plan (ACF) et J le point d'intersection de la
droite (BH) et du plan (DEG). La hauteur du second
solide est donc la mesure du segment [IJ].
Pour calculer cette longueur, nous allons procéder comme suit : - Calcul
de BH ;
- Pythagore appliqué deux fois
consécutivement dans le rectangle ABD rectangle en A,
puis dans le triangle BDH recatngle en D donne BH =
4 x √3 cm.
- Calcul de JH (pour ce faire, on calcule le volume du
tétraèdre DEGH de deux manières
différentes, après avoir calculé l'aire du
triangle DEG) ;
- Le triangle DEG
est équilatéral de côté BH = 4 x √2 cm et Aire(DEG) = (4 x
√2) x (4 x √2 x √3/2)/2 cm2 = 8 x
√3 cm2. Ensuite, Volume(DEGH) = (HE x
HD x
HG)/6
= 32/3 cm3, ou Volume(DEGH) = (JH x
Aire(DEG))/3
= JH x 8 x √3/3 cm2.
Et, enfin, JH = 4 x √3/3 cm.
- Nous déduisons BI (par symétrie) ;
- BI = 4 x √3/3
cm.
- Nous concluons.
- IJ = BH - BI - JH = 4 x
√3 - 4 x √3/3 - 4 x √3
cm = 4 x √3/3 cm.
Définition : Le plan médiateur d'un segment [AB]
est l'ensemble des
points équidistants de A et de B.
- Théorème
: propriétés du plan médiateur d'un segment
- Le plan médiateur du segment [AB] passe par le
milieu du segment [AB] et est orthogonal à la droite (AB).
- Si un plan passe par le milieu du segment [AB] et est
orthogonal à la droite (AB), alors c'est le plan
médiateur du segment [AB].
- Si trois points P, Q et R sont
équidistants de A et de B, alors le plan (PQR)
est le plan médiateur du segment [AB].
Et si nous continuions l'analyse des solides :
Qu'est I pour le triangle ACF ?
Comme ACF est un triangle équilatéral, il est
fort possible que ce point I soit à la fois orthocentre,
centre de gravité, centre du cercle circonscrit et centre du
cercle inscrit. Il semble plus facile de montrer qu'il est
équidistant de chacun des points A, C, et F
(et donc centre du
cercle circonscrit au triangle ACF). - Montrons que AI =
IC (AB = BC, AF = FC et AD
= DC ; d'où (BFD) est le plan médiateur du
segment [AC] ; nous concluons car I appartient à ce plan
médiateur) ;
- Nous montrons de même que AI = IF.
IA = IC = IF, donc I est centre du cercle circonscrit
au triangle ACF.
Représentation des
faces
Empreintes
Représenter chacune des faces du solide ABCDEFGH.
Représenter chacune des faces du solide ACDEFG.
Patrons
Représenter un patron du solide ABCDEFGH.
Remarque : il est écrit un patron.
.
.
Représenter un patron du solide ACDEFG.
.
.
Remarque : lorsque tous les polygones sont réguliers,
il est possible de schématiser un patron comme pour le cube :
où C désigne un carré et les liaisons
désignent des arêtes qui coïncident.
Représentation du
solide en perspective cavalière
La face ABFE est vue de face et est par conséquent non
déformée ((AB) ou (FE) sont portées
par la ligne d'horizon et (AE) ou (BF) sont verticales
car ABFE est un carré).
(AD) ┴ (ABE), (BC) ┴ (ABE), (FG) ┴ (ABE) et (EH)
┴ (ABE).
Pour cette raison, elle sont appelées fuyantes, et sont, en
perspective cavalière, représentées comme faisant
un angle d'incidence α avec l'horizon ((AD) // (BC) // (FG)
// (EH)).
Généralement, cet angle α est choisi comme valant
30°, 45° ou 60° (nous allons choisir 45°).
De plus, sur ces fuyantes, les mesures sont généralement
multipliées par un coefficient
d'agrandissement/réduction, généralement, 0,5,
0,7, ou 1 (nous choisissons ici ce coefficient
égal à 0,7 (cas de réduction)).
Représenter le solide ABCDEFGH en perspective
cavalière.
Représenter le solide ACDEFG en perspective
cavalière.
Représentation d'un
solide en dessin industriel
Nous allons nous efforcer de compléter le dessin industriel
suivant, dont la vue de face est fournie.
.
.
Représentation d'une
coupe d'un solide
Nous appelons Λ le plan médiateur commun à chacun
des segments [AE], [BF], [CG] et [DH].
Représenter la coupe du solide ABCDEFGH dans le plan Λ.
- Voir le carré PQRS ci-bas.
.
.
Représenter la coupe du solide ACDEFG dans le plan Λ.
- Voir l'hexagone PTURVW ci-haut.
Nous nommons alors Γ ce polygone.
Analyse sommaire du polygone Γ.
.
Γ est-il un
polygone régulier ?
Combien Γ possède-t-il
d'axes de symétries ?
Quelles sont les mesures de ses
côtés ?
Quelle est son aire ?
Il faut savoir que la coupe d'une figure ne représente jamais
une figure de l'espace : il ne s'agit que d'une coupe de cette figure.
Remarque : même une infinité de coupes ne suffit pas
à définir un solide de façon non équivoque
(par exemple, les tétraèdres ABDE et ABDG
ont tous deux les mêmes coupes parallèlement au plan (ABD),
mais sont bien entendu différents).
Liens entre les
différents modes de représentation mentionnés
Les passages entre un mode de représentation et un autre sont
bien souvent délicats.
Ces modes de représentation sont toujours valables pour les
polyèdres.
Mais on peut bien souvent élargir à d'autres figures ce
type de représentation :
Un cône ou un cylindre sont représentables par un patron
..., mais pas une sphère.
Un cône, un cylindre ou une sphère sont
représentables en perpective cavalière. Cependant, pour
des surfaces ne présentant pas (ou peu) d'arêtes (comme la
sphère), seul le contour doit être
représenté et cela peut porter à confusion (c'est
pourquoi, dans ce cas, on adjoint généralement une coupe
à cette perspective cavalière pour essayer de lever les
ambiguïtés (dans le cas de la sphère, on
représente souvent l'équateur qui sera vu comme une
ellipse, mais qui représente un cercle)).
Exercice : coupes du
cube
Exercice [Martinique,
2000]
Exercice [Limoges,
1998]
Exercice [Bordeaux, Caen, Clermont, Nantes, Orléans-Tours, Poitiers, La
Réunion, 2000]
Exercice [Lyon, 1998]
Exercice [Bordeaux,
Clermont, Nantes, Poitiers, Ile de la Réunion (2), 1999]
Exercice [Besançon, 1998]
Exercice [Corse, 1998]
Exercice [Toulouse,
1999]